Le marché de la bière

Une filière d’excellence : La brasserie française

 

La brasserie en bref (chiffres 2024)

1/ La France est le 1er pays européen en nombre de brasseries. 

2/ 2500 brasseries dans tous les départements français de métropole et d’Outre-mer 

3/ 6ème pays producteur de bières en Europe. 

4/ 70% des bières consommées en France sont produites en France 

Les brasseries françaises représentent plus de 10 000 références de bières différentes.

La France, avec une moyenne de 33 l/an/habitant, est en volume le dernier pays consommateur de l’Union-Européenne.

Le marché français (chiffres 2024)

Pour la 2ème année consécutive, le marché brassicole est à la baisse, d’environ 3% en volume.

Pour la grande distribution, Nielsen enregistre en effet une baisse de – 3,3% en volume et de – 0.9 % en valeur sur 2024 sur un an.

Entre 2022 et 2024, les volumes de ventes ont diminué de 7,5%.

Cette baisse s’explique par une météo très maussade durant l’été 2024 parrapport à 2023, la bière étant un produit météo-sensible(- 9,1% en juin 2024, – 9,4% en juillet 2024 et – 9,8% en septembre 2024 en volume), non compensé par un mois d’août plus favorable (+ 4 % au niveau national).

Cette évolution impacte tout le territoire, aucune région n’étant épargnée. C’est en Ile-de-France qu’on note la diminution la plus forte (- 5,2%), suivie par le Sud-Ouest (- 3,9%).

Bien que les chiffres définitifs pour les cafés-hôtels-restaurants (CHR) ne soient pas encore connus, il semblerait que ce segment connaisse également une baisse en 2024 rapport à 2023. Selon une estimation réalisée par Brasseurs de France, le marché se situerait entre – 2,5% et – 3% en volume en 2024.

Tendances 2025

Certains segments restent dynamiques et constituent de réelles tendances pour 2025.

En 2024, les ventes de bières sans alcool se maintiennent en grande distribution (+0,5%). La dernière enquête flash menée par la Fédération Nationale des Boissons (FNB), montre que le segment des bières sans alcool connaît également un essor notable en CHR : 74% des répondants à l’enquête constatent une progression dans les ventes de ce segment et une augmentation du nombre de références bouteille proposées par les brasseurs.

Le développement de la canette est aussi à noter (+ 4,7% en 2024, contre – 5,6% sur les bouteilles). 1 bière sur 4 est aujourd’hui vendue en canette. Ce contenant offre de nombreux avantages (conservation de la bière, fraîcheur, légèreté…). Il permet également aux marques de faire preuve de créativité pour exprimer leur identité, tout en étant entièrement recyclable. 

Les brasseurs renforcent leurs engagements aux côtés des agriculteurs notamment d’orge brassicole et de houblon afin de favoriser un approvisionnement local et durable et satisfaire les attentes des consommateurs. Près de 40% de la production d’orge est destinée à l’orge de brasserie soit près de 4 millions de tonnes.

Retrouvez l’intégralité du communiqué de presse

Un secteur fortement contributeur (2024)

Le montant des charges sociales, taxes et impôts du secteur, de la production et de la vente de bière s’élève à 3,8 milliard € par an dont 1 milliard de taxe sur les alcools (droits d’accises) 2022.

Les droits d’accises, fiscalité particulière appliquée aux boissons alcoolisées, s’appliquent sur la bière au degré et à l’hectolitre et sont indexés chaque année sur l’inflation de l’année antérieure.

Les taux d’accises au 1er janvier 2025 s’établissent donc comme suit :

  1. Pour les bières produites par une petite brasserie indépendante : 4,05 €/ degré d’alcool et par hl
  2. Pour les bières produites par les autres brasseries :

– 4,05 €/ degré d’alcool et par hl pour les bières jusqu’à 2,8 % alcool inclus,

– 8,10 €/ degré d’alcool et par hl pour les bières de plus de 2,8 % alcool ;

La filière brassicole (2024)

Filière agro-alimentaire majeure par son poids agricole et ses circuits de distribution, la filière brassicole est un débouché économique essentiel pour l’agriculture en France. De « l’épi au demi », elle représente, en effet, près de 130 500 personnes pour un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros.

La fabrication des bières françaises nécessite le travail de semenciers, d’agriculteurs, de collecteurs, de malteurs, de levuriers, de producteurs de houblons et de brasseurs.

1 emploi direct = 16 emplois indirects

Les producteurs d’orge

La France est un terroir qui réunit les conditions climatiques idéales pour la culture d’orge de brasserie de grande qualité.

En 2022/2023, 1,8 million d’hectares d’orge ont été cultivés.

Sur les quelques 12 Mt d’orge récoltées en France, les orges de brasserie, également appelées orges brassicoles, représentent près de 4 Mt soit près de 40 % du total annuel.

La France est le 2ème exportateur mondial d’orges de brasserie. (lien : « Des chiffres et des céréales : l’essentiel de la filière en 2024″ d’Intercéréales)

La France, un terroir privilégié pour la culture des orges de brasserie.

En France, les conditions pédoclimatiques sont particulièrement propices à la culture des orges brassicoles ; elles permettent de faire pousser à la fois des orges de printemps et des orges d’hiver. Les orges brassicoles sont cultivées en France principalement dans le Nord, en Champagne-Ardenne, dans l’Est, en Bourgogne, en Beauce et Gâtinais, en Poitou Berry et en Charentes, sur une surface totale d’environ 1,1 million d’hectares, avec un rendement moyen de 6 à 7 quintaux à l’hectare.

Les producteurs de malt 

La France produit 1,4 million de tonnes de malt

La malterie française est représentée par 14 unités de production sur le territoire français, regroupées en 3 groupes, qui font partie des 5 premiers mondiaux.

La France compte également une dizaine d’unités de micromalteries.

En 2023, en France, 1,7 Mt d’orges de brasserie ont été transformées en 1,4 Mt de malt.

La France est le premier exportateur mondial de malt

Depuis 1967, la malterie française exporte 70% de sa production de malt . La France exporte 80% de sa production de malt soit environ 1,2 million de tonnes par an. Elle contribue à hauteur de 30% des échanges mondiaux de malt. Les principaux marchés d’exportation de la malterie française sont, pour près de 30% chacune, l’Union Européenne et l’Afrique et, pour près de 20% chacune, l’Asie et l’Amérique du Sud.

lien : malteurs de France 

Les levuriers 

https://www.chambresyndicalelevure.com/la-csfl-en-bref/les-membres/

Les autres fournisseurs des brasseurs sont très divers : fabricants d’emballages en verre, de boîtes en acier et en aluminium, de bouchons, de packs, de sous-bocks, d’étiquettes, de films plastiques, sans oublier les sociétés d’ingénierie, de transports, les fabricants d’équipement industriel…

Les producteurs de houblons

Le renouveau du paysage brassicole français de ces vingt dernières années et le retour à la croissance du marché ont engendré de nouvelles attentes tant parmi les consommateurs que les brasseurs : besoin de variétés plus aromatiques, augmentation de la demande en houblon français et volonté d’approvisionnement local pour de nombreux brasseurs artisanaux.

La filière longtemps concentrée en Alsace et dans le Nord,  très tournée vers l’exportation, se réorganise à présent pour répondre davantage à son marché intérieur. On assiste depuis  quelques années à un développement de houblonnières partout en France, comme en Bretagne, en Normandie, dans le centre, ou dans la région Midi-Pyrénées. Dans le même temps la filière s’est organisée en interprofession, et la culture de houblon biologique a fait son apparition notamment en Alsace pour répondre à la demande du marché de bières biologiques.

Site internet : AGPH 

L’interprofession Inter Houblon


Face à l’augmentation de la demande des brasseurs en houblon, la filière s’organise. Une interprofession nommée “Inter Houblon” a été lancée officiellement en février 2020.
Inter Houblon sera composée de 3 collèges : production, négoce et transformation.

 Chiffres clés 2024 :

La filière houblon française est en plein renouveau : on compte 227 exploitations en 2024 dont 160 en bio 235 producteurs en 2022 en France (soit + 36 % par rapport à 2021) et 750 ha de houblonnières en 2024 (+ 3,3 % par rapport à 2023).

En 2023 : moins de 1000T de houblon 

Deux régions historiques : 

  • Grand Est (67 % de la production pour 502 hectares et 44 exploitations)
  • les Flandres (7,8 % de la production pour 58 hectares et 19 exploitations)