Le marché de la bière

Une filière d’excellence : La brasserie française

 

La brasserie en bref (chiffres 2022)

1/ La France est le 1er pays européen en nombre de brasseries. 

2/ 2500 brasseries dans tous les départements français de métropole et d’Outre-mer 

3/ 8ème pays producteur de bières en Europe. 

4/ 70% des bières consommées en France sont produites en France 

Les brasseries françaises représentent plus de 10 000 références de bières différentes.

La France, avec une moyenne de 33 l/an/habitant, est en volume le dernier pays consommateur de l’Union-Européenne.

Le marché français (chiffres 2022)

Après deux années de COVID, 2022 redevient une année presque entière en matière de réseau hors-domicile, la totalité des établissements et des modes de consommation ayant été autorisée dès le mois de février.

On constate néanmoins que la filière n’a pas encore retrouvé son niveau de 2019 qui reste une année de référence. En GMS, on observe une baisse de 1,5% des volumes de ventes.

Au niveau des tendances de marché, la bière sans alcool poursuit son développement (+20% en 2019, +15% en 2020, +16% en 20021 et +18% en 2022). Cette tendance au No-low est plus largement constatée en GMS mais tend à se développer dans le réseau des cafés, hôtels et restaurants.

    L’année 2022 a surtout été marquée par une crise inflationniste exceptionnelle, qui a impacté de plein fouet nos brasseries, déjà fragilisées par deux années de crise sanitaire. La hausse de leurs coûts de production est bien réelle : matières premières, emballages (verre, carton, aluminium…), transport, mais surtout de l’énergie.

    Impactant l’ensemble de la filière, amont comme aval, cette hausse est pour les brasseurs à la fois directe et indirecte.

    La première région en nombre de sites de production, près de 386 brasseries, est l’Auvergne Rhône Alpes, suivie de la Nouvelle Aquitaine (près de 260).

    Un secteur fortement contributeur (2019)

    Le montant des charges sociales, taxes et impôts du secteur, de la production et de la vente de bière s’élève à 3,5 milliard € par an dont 1,03 milliard de taxe sur les alcools (droits d’accises) 2022.

    Les droits d’accises, fiscalité particulière appliquée aux boissons alcoolisées, s’appliquent sur la bière au degré et à l’hectolitre et sont indexés chaque année sur l’inflation de l’année antérieure.

    En 2023, le montant des accises est de :

    – 3,91 €/ degré d’alcool et par hl pour les brasseries indépendantes produisant jusqu’à 200 000 hl

    – 3,91 €/ degré d’alcool et par hl pour les bières jusqu’à 2,8 % alcool inclus,

    – 7,82 €/ degré d’alcool et par hl pour les bières de plus de 2,8 % alcool ;

    La filière brassicole (2022)

    Filière agro-alimentaire majeure par son poids agricole et ses circuits de distribution, la filière brassicole est un débouché économique essentiel pour l’agriculture en France. De « l’épi au demi », elle représente, en effet, près de 130 500 personnes pour un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros.

    La fabrication des bières françaises nécessite le travail de semenciers, d’agriculteurs, de collecteurs, de malteurs, de levuriers, de producteurs de houblons et de brasseurs.

    1 emploi direct = 16 emplois indirects

    Les producteurs d’orge

    La France est un terroir qui réunit les conditions climatiques idéales pour la culture d’orge de brasserie de grande qualité.

    La France a produit 4 millions de tonnes d’orges de brasserie en 2021, cultivés sur 1,73 millions d’ha.

    La France est le 2ème exportateur mondial d’orges de brasserie. (lien : « Des chiffres et des céréales : l’essentiel de la filière en 2022 » d’Intercéréales)

    Les producteurs de houblons

    Le renouveau du paysage brassicole français de ces vingt dernières années et le retour à la croissance du marché ont engendré de nouvelles attentes tant parmi les consommateurs que les brasseurs : besoin de variétés plus aromatiques, augmentation de la demande en houblon français et volonté d’approvisionnement local pour de nombreux brasseurs artisanaux.

    La filière longtemps concentrée en Alsace et dans le Nord,  très tournée vers l’exportation, se réorganise à présent pour répondre davantage à son marché intérieur. On assiste depuis  quelques années à un développement de houblonnières partout en France, comme en Bretagne, en Normandie, dans le centre, ou dans la région Midi-Pyrénées. Dans le même temps la filière s’est organisée en interprofession, et la culture de houblon biologique a fait son apparition notamment en Alsace pour répondre à la demande du marché de bières biologiques.

    Site internet : AGPH 

    L’interprofession Inter Houblon


    Face à l’augmentation de la demande des brasseurs en houblon, la filière s’organise. Une interprofession nommée “Inter Houblon” a été lancée officiellement en février 2020.
    Inter Houblon sera composée de 3 collèges : production, négoce et transformation.

     Chiffres clés 2021 :

    – Surface nationale : 672 hectares dont 94 % en Alsace, 4 % dans le Nord et le reste dans toute la France

    La 3e position revient à la Nouvelle-Aquitaine avec 35 ha (elle a progressé de 25ha entre 2020 et 2022). Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Pays de la Loire challengent le trio avec une surface supérieure à 15ha.

    – production : 975 t (représentant moins de 1 % de la production mondiale)

    – Nombre de producteurs : 207 houblonniers

    – Export : 40 % de la production française

    L’agence Bio indique que les surfaces en houblon bio s’élève à 204ha en 2021 contre 126 ha en 2019, soit une progression de +83ha ce qui représente une augmentation de 61%. Le nombre d’exploitations progresse de 106 à 159 exploitations à avoir un atelier de production de houblon bio.

    Le malt 

    Sur les quelques 11 millions de tonnes d’orge récoltés en France, les orges de brasserie, également appelées orges brassicoles représentent 4 millions de tonnes soit plus d’un tiers du total annuel. La France est le premier exportateur européen d’orges de brasseries et le deuxième au niveau mondial.

    La France, un terroir privilégié pour la culture des orges de brasserie.

    En France, les conditions pédoclimatiques sont particulièrement propices à la culture des orges brassicoles ; elles permettent de faire pousser à la fois des orges de printemps et des orges d’hiver. Les orges brassicoles sont cultivées en France principalement dans le Nord, en Champagne-Ardenne, dans l’Est, en Bourgogne, en Beauce et Gâtinais, en Poitou Berry et en Charentes, sur une surface totale d’environ 1,1 million d’hectares, avec un rendement moyen de 6 à 7 quintaux à l’hectare.

    La France produit 1,4 million de tonnes de malt

    La malterie française bénéficie de sa proximité immédiate avec de grands terroirs producteurs d’orge. Elle transforme 1,7 million de tonnes d’orges de brasserie en 1,5 million de tonnes de malt, produits par an en France, dans quatorze malteries.

    La France est le premier exportateur mondial de malt

    Depuis 1967, la malterie française exporte 80% de sa production de malt . La France exporte 80% de sa production de malt soit environ 1,2 million de tonnes par an. Elle contribue à hauteur de 30% des échanges mondiaux de malt. Les principaux marchés d’exportation de la malterie française sont, pour près de 30% chacune, l’Union Européenne et l’Afrique et, pour près de 20% chacune, l’Asie et l’Amérique du Sud.

    lien : malteurs de France 

    Les levuriers 

    https://www.chambresyndicalelevure.com/la-csfl-en-bref/les-membres/

    Les autres fournisseurs des brasseurs sont très divers : fabricants d’emballages en verre, de boîtes en acier et en aluminium, de bouchons, de packs, de sous-bocks, d’étiquettes, de films plastiques, sans oublier les sociétés d’ingénierie, de transports, les fabricants d’équipement industriel…