La filière brassicole française, affectée par deux années de COVID et par l’augmentation exponentielle des coûts de production et de l’énergie, est affaiblie et envisage de fortes difficultés sur l’année à venir, comme le confirme l’enquête CPME/Brasseurs de France sur la situation économique et financière des TPE-PME.
Brasseurs de France alerte depuis de nombreux mois sur la hausse des coûts de production directs et indirects que subissent les brasseurs français. Plus de 8 brasseries sur 10 disent être impactées par une augmentation des prix de leurs fournisseurs de plus de 10%. 70% rencontrent des difficultés pour s’approvisionner en matières premières et biens intermédiaires (96% indiquent qu’il s’agit de difficultés liées au prix, 78% aux délais de livraison et 71% aux quantités disponibles).
Par ailleurs, la part des entreprises ayant prévu de consacrer plus de 3% de leur chiffre d’affaires au coût de l’énergie atteint les 85% en 2023, contre 59% en 2022, et 29% en 2021.
Pour 6 entreprises sur 10, cette hausse des coûts entraîne une dégradation de leur trésorerie.
La moitié des brasseries recherche des solutions de financement auprès de leur banque, mais 3 sur 4 n’obtiennent pas de réponse satisfaisante. Par ailleurs, 1 brasserie sur 2 a eu recours à un Prêt Garanti par l’Etat (PGE) à la suite de la crise sanitaire :
17% affirment avoir des difficultés de remboursement et souhaitent un étalement des échéances sur 4 ans supplémentaires.
Cette situation impacte fortement les résultats de l’entreprise : 2/3 des brasseries estiment que leurs résultats diminueront en 2022, et la moitié de celles-ci envisage un résultat négatif.
Une situation d’autant plus inquiétante que ces dernières années, les brasseurs français ont investi de manière significative (réduction de l’impact carbone, innovation produit, optimisation de la gestion de l’eau, éco-conception et réemploi des emballages, transports propres, etc.), pour répondre aux enjeux environnementaux de la filière et aux attentes des consommateurs.
Jugement du dirigeant sur le niveau de sa trésorerie :
56% des dirigeants interrogés jugent le niveau de leur trésorerie difficile
Part des entreprises dont le coût de l’énergie est supérieur à 3% du chiffre d’affaires :
85% des brasseries évaluent la part du CA consacré au coût de l’énergie à plus de 3% en 2023.
Demande de crédit de trésorerie
74% des demandes de crédit de trésorerie des brasseurs n’ont pas obtenu de réponses satisfaisantes.
Recours au Prêt garanti par l’Etat (PGE)
1 brasseur sur 2 a eu recours à un PGE
17% ont des difficultés de remboursement :
• 14 % pourront rembourser uniquement si un étalement de 4 ans des échéances était possible.
• 3 % ne pourront rembourser le PGE, même avec un étalement de 4 ans des échéances.
Les entreprises impactées par une hausse de prix
85% des brasseries interrogées sont impactées à plus de 10%.
Difficultés pour s’approvisionner en matières premières ou en biens intermédiaires
70% des brasseries interrogées rencontrent des difficultés pour s’approvisionner en matières premières
Parmi les principales difficultés rencontrées pour ces entreprises :
Coût : 96%
Délais de livraison : 71%
Quantités disponibles : 69%
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